QUELQUES MOTS D’HISTOIRE…
- LOUISIANE est le nom donné par des explorateurs français, en l’honneur de leur roi Louis XIV, à un vaste territoire qui comprend toute la vallée du Mississipi et s’étend jusqu’aux montagnes Rocheuses ! Le 2 mars 1699, jour de Mardi Gras, un camp militaire prend le nom de Le Point Mardi Gras. Puis les explorateurs remontent le fleuve et fondent Bâton Rouge. En 1712 Louis XIV vend la Louisiane à Antoine Crozat, un Français qui devra sa fortune, la plus grande de France à la fin du règne de Louis 14, à la traite des Noirs. La Nouvelle Orléans est fondée en 1718. En 1763, la France cède la Louisiane à l’Espagne, et Bonaparte la reprendra au XIXè siècle pour la vendre aux Américains, qui s’intéressent au port de la Nouvelle Orléans. De cette région, les Etats Unis feront plusieurs états. L’Etat de Louisiane, officiellement instauré en 1812 et peuplé de colons d’origine française, espagnole et américaine, se développe grâce à sa situation au débouché du Mississipi, et à l’extension du royaume du coton. Le déclin survient au lendemain de la Guerre de Sécession, et quand les chemins de fer remplacent la navigation fluviale.
- LA LOUISIANE ET LA GUERRE DE SECESSION : entre 1861 et 1865 cette guerre civile oppose 23 états du nord dirigés par A. Lincoln, l’ « Union », constituée d’états favorables à l’abolition de l’esclavage (abolitionnistes) , et onze états du sud, esclavagistes, dont la Louisiane. Elle est ainsi nommée car les pays du sud quittent progressivement l’Union pour devenir les « Etats confédérés », favorables à l’expansion de l’esclavage dans un but économique.( Les propriétaires blancs des plantations de canne à sucre utilisent la main d’œuvre des esclaves noirs depuis le XVIIIè siècle). La victoire de l’Union met fin à l’esclavage.
- Qui sont les CAJUNS (prononcer cadjin en Anglais) ? : ce sont les descendants des Acadiens, population d’origine française déportée de la « Nouvelle France », l’actuel Québec, au moment où cette colonie française passe aux mains des Anglais, au début du XVIIIè siècle ( 1713 : traité d’Utrecht, la France(Louis XIV) cède l’Acadie aux Anglais. ) Une véritable persécution chasse de leurs terres riches et fertiles les colons français d’Acadie qui refusent de prêter serment à la couronne britannique. Certains repartent en France, d’autres rejoignent la Louisiane, pensant y trouver une terre de salut : cette déportation est appelée par les cajuns eux-mêmes « Le Grand Dérangement ». C’est alors la période espagnole. Ils sont relativement bien accueillis, mais doivent s’installer là où ils peuvent, dans les régions les plus inhospitalières souvent, les bayous (en langue choctaw ( langue indienne) « bayou » signifie « serpent », « sinuosité », et désigne les anciens méandres du Mississipi, devenus des marécages)) . Bien plus pauvres que les descendants des premiers colons de Louisiane, ils sont un peu méprisés. Aujourd’hui, la communauté compte environ 900 000 Cajuns. Les anciens parlent couramment le « français » cajun, proche du québécois, c’est leur langue maternelle. Les plus jeunes, grâce à un récent projet de promotion du Français en Louisiane, le Codofil, peuvent désormais l’apprendre à l’école. D’après les cajuns francophones, il ne s’agit pas du même français, mais l’ouverture est évidente vers une reconnaissance de la langue française comme seconde langue la plus parlée en Louisiane.
- LES HOUMAS sont un peuple amérindien natif de Louisiane. Lors du conflit qui opposa les Français aux Anglais,, au XVIIIè siècle, les Houmas prirent parti pour les Français. Ils ont donné leur nom à la ville de Houma. La découverte de pétrole sur leurs terres les a spoliés de leurs droits ancestraux, et expulsés de leurs terres. Principalement répartis à l’Ouest de Delta, ils comptent environ 15 000 personnes, mais leur peuple n’est pas reconnu comme une nation par le Bureau des affaires indiennes.
- HISTOIRE DU FRANÇAIS EN LOUSIANE.
- Le français colonial, en principe celui des «Créoles blancs » (Français nés dans les colonies) se parlait à La Nouvelle Orléans et sur les plantations situées le long du Mississipi. Les Créoles blancs parlaient une forme « écrite », avec des voyelles longues, comme au XVIIè siècle . Ce français de Molière et la Fontaine a été remplacé par le « français standard louisianais » : français dit « international », on l’apprend à l’école, mais il n’est pas parlé dans les familles.
- Le français « cajun » (acadien) est la variété la plus répandue aujourd’hui, tant chez les Blancs que chez les Noirs ; elle ressemble au Français parlé par les Acadiens du Canada (Québec) et n’existe que sous la forme orale. Beaucoup de Noirs appellent leur langue « créole », alors que c’est du cajun.
- Le « Black Creole » ou Créole louisianais n’est pas du français, mais plutôt une langue proche du créole antillais ( haïtien, martiniquais..). On l’appelle parfois « Gombo French »,il est surtout parlé par les Noirs, mais aussi par de nombreux Cajuns du sud de la Louisiane.
A vous de jouer !
Faites vous aider par vos hôtes !
- Que signifient les mots suivants ? notez d’autres mots !
- asteure
- char
- chevrettes
- cocodrie
- coonass
- cou rouge
- les Nanglais
- grouiller
- Iou, iousque
- jongler
- magasiner
- maringouins
- mouiller
- ouaouaron
B )que signifient ces phrases ?
- Je reste au bas du bayou Nez-Piqué
- Mo bité [ mo gain maison]côté bayou Tèche ».
C) Demandez à vos hôtes le titre d’une chanson traditionnelle cajun.
- COTE LITTERATURE …
MANON LESCAUT. Au XVIIIè. siècle , l’Abbé Prévost écrit ce roman « moral » pour démontrer , prétendument, les dangers de la passion. Un jeune homme de l’aristocratie, le Chevalier des Grieux, à l’avenir prometteur, quitte tout pour l’amour d’une jeune fille, qui s’avère être une prostituée. A la fin du roman, elle est déportée en Louisiane, comme l’étaient les prostituées sous la Régence. Il soudoie les gardes pour faire ce voyage, pensant trouver dans le Nouveau Monde la possibilité enfin de vivre leur amour, loin de contraintes sociales et des interdits de la société d’Ancien Régime. Il travaillera, ce que les Nobles n’ont pas le droit de faire en France, il épousera Manon, mésalliance impossible en « métropole ». Hélas, les choses se passeront autrement, le chevalier voit la Louisiane comme une Utopie, la réalité est que les institutions françaises les poursuivront jusque dans le « Nouveau » Monde. Manon mourra là-bas, dans le désert : de quel désert s’agit-il ? Il n’y en a pas en Louisiane ! Les Français imaginaient bien curieusement leurs colonies !
ECRIVAINS DU SUD
Femmes :
Kate CHOPIN : The Awakening ( l’Eveil) : roman de l’émancipation féminine, fin XIXè.
Margaret MITCHELL : Gone with the wind ( Autant en emporte le vent) 1936. En Géorgie pendant la guerre de Sécession…
Carson Mc CULLERS: Le Coeur est un chasseur solitaire, et d’ autres romans de cette romancière racontent le destin de personnages animés de rêves qui les poussent ou les détruisent.
Flannery O’CONNOR : catholique et sudiste, elle situe ses romans en Géorgie : la vie est un combat, la violence est nécessaire : The violent bear it away ( Et ce sont les violents qui l’emportent) ( 1955)
Toni MORRISON, première femme noire et seul auteur afro-américain à avoir reçu le pris Nobel de littérature (1993) situe la plupart de ses romans dans le Sud. Ex : Beloved.
Hommes :
Mark TWAIN a vécu dans le Mississipi ; il est l’auteur de The Adventures of Tom Sawyer (1876) roman qui se passe sur les bords du grand fleuve..
William FAULKNER (né dans le Mississipi) Prix Nobel de littérature en 1949. Ses romans les plus connus sont The sound of the fury (Le bruit et la fureur), As I lay dying ( Tandis que j’agonise), Absalon, Absalon ! et présentent des personnages typiques du Sud.
Tennessee WILLIAMS (né dans le Mississipi) : auteur dramatique, il écrit Un tramway nommé Désir adapté au cinéma par Elia Kazan, ( marquant les débuts de Marlon Brando).
Truman CAPOTE : (né à La Nouvelle Orléans) : en 1958, Breakfast at Tiffany’s le rend célèbre. En 1959, un fait divers le passionne, et il tente d’inventer un nouveau genre, « le roman de non fiction », qui donnera son plus grand succès, In cold Blood, (De sang froid), en 1966.
James Lee BURKE écrit des romans policiers, dont la série des Dave Robicheaux, du nom bien « français » de l’inspecteur qui enquête dans ces affaires. In the Electric Mist with Confederate Dead, Dans la brume électrique, a été porté à l’écran par Bertrand Tavernier en 2009.
- Petite bibliographie sur les Etats-Unis en général:
Bill Bryson, American rigolos: chroniques d'un grand pays, 2003 (Notes from a big country, 1999) (auteur de récits de voyages humoristiques, chroniques sur son retour aux USA après 20 ans passés au Royaume-Uni)
André Kaspi, Comprendre les Etats-unis aujourd'hui, Perrin, 2009 (historien spécialiste des Etats-Unis)
Guy Sorman, Made in USA: regards sur la civilisation américaine, Le livre de poche, 2006
J. Atherton, N. Bernheim, F. Brunet, S. Body-Gendrot, Etats-Unis, peuple et culture, La découverte, 2004
Lionel Dahan, Pierre Morel, Civilisation américaine, Pocket Langues pour tous, 2005
- Quelques …notes … à propos de MUSIQUE
- Il existe une musique « cajun », qui subsista après le Grand Dérangement : chants traditionnels a cappella, ou accompagnés du violon seul. Plus tard, le triangle et la guimbarde entrent dans les ensembles, le violon est remplacé par l’accordéon. L’improvisation vocale, les percussions, sont l’héritage de nombreuses influences, anglo-saxonne, allemande, espagnole, amérindienne, noire…
- Le zydeco, propre à la Louisiane, mélange jazz et blues aux chansons cajuns. Variantes : zydeco-rap, zydeco-reggae, zydeco-rock.
- Le blues, forme vocale et instrumentale née des chants de travail des populations afro-américaines est un style où le chanteur exprime sa tristesse. Il se développe au début du XXè siècle, dans le Delta du Mississipi.
- Le jazz serait né à La Nouvelle Orléans, des « brass bands », mélange de marches militaires jouées dans les rues, revisitées par les Noirs américains et les créoles. Le saviez-vous ? Le saxophone, (du nom de son inventeur Belge Monsieur Sax), dont l’arrivée a provoqué une véritable révolution dans le jazz, a été « importé » de France par l’armée française, qui fit escale à La Nouvelle Orléans après son échec dans les luttes contre les révolutionnaires mexicains, en 1866.
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